L’UTMB : épisode 2 Le Roc de Chartreuse 54km@2500m>0

Cela fait déjà un mois que nous avons terminé l’Ardéchois. J’ai mis à profit ce mois pour peaufiner les réglages, le marathon d’Annecy en 4h01mn avec les Denis et Denis suivi du cross de Quaix, un trail rapide (pour moi) en compagnie d’Anne et Claudine. Elles m’ont lâchement abandonné sur la fin du parcours. Pendant que les meilleurs du Racing se mesuraient sur le trail du pic Saint Michel, Hubert et moi avions décidé de longue date de faire un peu plus de km et de dénivelé en allant au Roc de Chartreuse

 

Réveil au petit matin, nous arrivons à 5h à Voiron pour un départ à 6h, la nuit est bien noire, le temps incertain, il a plut une bonne partie de la nuit. La veille au soir, chacun de notre côté, nous avons fait une sortie pizzeria. Pour ma part, la soirée a été bien arrosée comme la nuit mais il y avait des pâtes, c’est bien l’essentiel.

Hubert, à la lumière du trail de l’Ardéchois avait décidé de rester à mes côtés voir derrière moi. Notre devise « partir ensemble, arriver ensemble » allait enfin se concrétiser.

Les discussions d’avant course portaient surtout sur la tenue, manches longues, manches courtes, coup vent, etc. nous avons décidé de partir en manche courte avec le coup vent dans le sac à dos. Hubert avait sortir les « booster » et les guêtres. Les bâtons étaient fortement conseillés vu le temps et le terrain que l’on nous avait annoncé.

 

 

 

Nous étions 110 dans le parc fermé du départ, quelques têtes connues, Denis notre compagnon d’entrainement du mardi, quelques trailers vus à l’Ardéchois et les grosses pointures régionales : Fernond et Bournat.

Au bout de 2 km, nous attaquons notre première montée de 400m pour passer à Notre Dame de Vouise. Entrée en matière relativement facile, Hubert me laisse mener le train dans les sentiers. La route est large, nous retrouvons notre ami Patrick SATRE, boucher de son état, avec qui nous partageons la vue sur le Voironnais au dessus de la carrière de La Buisse. Nous passerons une heure ensemble à commenter le championnat de France des 24h auquel il a  participé. Tout se passe super bien, une petite pluie fine vient nous rafraichir, cela ne dure pas très longtemps.

 

 

Nous redescendons sur Pommier la Placette par Roche Brune pour remonter sur le lieu-dit les Reynauds, où se trouve le premier ravitaillement. Je m’alimente en chocolat et kiwi. Pour l’instant, au niveau alimentaire tous se passe bien, pour ce qui me concerne j’alterne barre, Sportenine et gel tous les 30mn et eau tous les 10mn environ. Hubert fonctionne au biper tous les 10mn, boisson sucrée et toutes les 30mn, Mux Vomica.

La pluie commence à tomber un peu plus fort, nous nous posons la question de mettre le coup vent pour le froid. Nous décidons d’attendre car le plat de résistance est devant nous, la montée de la Grande Sure par le pas de la Miséricorde. Très rapidement la température monte et en sous bois, il ne pleut plus, nous avons fait le bon choix.  Le sentier est très raide mais pas trop glissant.

 

 

 

Au débriefing du matin, la direction de course nous avait annoncé que nous ne passerions pas au sommet de la Grands Sure (-300m de dénivelé) mais uniquement au col de la Sure et qu’ensuite nous longerions le plateau pour redescendre par le cul de la lampe. La montée est longue (1000m de dénivelé) et technique, Hubert me laisse donner le rythme

Avec mes bâtons, je me sens très à l’aise, je même un train soutenu et nous doublons pas mal de concurrents. Nous arrivons au sommet, pas du tout entamé physiquement. Comme vous pouvez le voir sur les photos, nous avons même le sourire, le premier objectif est atteint : arriver au sommet frais pour attaquer la descente sur Saint Laurent du Pont.

Nous sommes au dessus des nuages, avec une vue magnifique sur le plateau.

 

Après le sommet, Hubert passe devant et va prendre son rythme et m’attendra régulièrement, il n’arrive pas à courir à ma vitesse, néanmoins nous sommes  toujours très proche l’un de l’autre.

Le paysage est magnifique, nous courons pour le plaisir sur les quelques névés encore présents. Les rares spectateurs nous proposent des boisons et nous prennent en photos, sympa non ? un beau couple, n’es-ce pas ?

Malgré la centaine de coureurs, nous sommes isolés, il y a un long train de coureurs espacés de quelques centaines de mètre. Sur le plateau, le terrain devient glissant et nous étions prévenus que le sentier allait devenir très technique. Descentes très raides sur de la glaise, passage dans des coupes forestières non dégagées, etc. un trail quoi.

 

 

 

Toute la descente, Hubert trace facile devant moi et m’attends à toutes les bifurcations. Je sécurise la descente en utilisant en permanence mes bâtons. Je me fais doubler, je descends aussi vite que je monte, pas terrible pour faire un temps mais je m’économise un max.

La descente sur Saint Laurent du Pont est très longue, 10km pour environ 1000m de dénivelé. Je continue mon alternance dans mes ravitaillements, Hubert fait de même, nous sommes vraiment bien même si je n’arrive pas à accélérer. Cette fois, nous sommes vraiment seuls, nous avons seulement vu passer que les 5 premiers coureurs en duo.

Les cloches de Saint-Laurent nous rappellent quelques souvenirs de notre 24h de l’an dernier. Après avoir passé la petite chapelle, nous arrivons sur le parcours du départ des 24h puis le stade.

Le ravitaillement est au même endroit que celui des 24h, une petite émotion et une pensée pour notre futur 24h, trois semaines après l’UTMB, un délire due à la fatigue ou une pensée prémonitoire. Vous pouvez déjà réserver votre week-end du 20 & 21 septembre 2008 et préparer un relais de 6 coureurs du Racing.

Après un bon ravitaillement, le deuxième depuis le départ, nous sommes repartir pour terminer au train les 20 derniers kilomètres. Nous savions que les deux dernières collines, même si elles ne présentaient aucunes difficultés allaient être pénibles. En sortant de Saint-Laurent, mon premier meneur d’allure au marathon d’Annecy en 1989 (3h09mn), nous a accompagné 500m en nous faisans le point sur la tête de la course. Nous avons attaqué la première bosse que j’ai trouvé longue car nous avons fait toute la crête, le chemin était très praticable, le temps était parfait et la mécanique bien réglée. Nous avions une allure d’environ 9km/h sur terrain plat, dés que la pente s’élevait nous passions à la marche rapide. Seul des duos nous doublaient, il n’y avait plus beaucoup de coureurs à croiser. Heureusement que nous étions deux, nous n’avons pas vu le temps passé, même si nous attendions Saint Etienne de Crossey avec une certaine impatience.

 

       

 

 

 

A l’entrée de Saint Etienne, la famille CASIAU était au rendez-vous. Cela nous a fait chaud au cœur, dans cette partie un peu monotone, de voir des têtes connues venues nous encourager. Dans notre élan, nous ne nous sommes pas arrêtés pour la photo, le rythme l’emportait sur notre volonté, la course devient mécanique et la lucidité n’est plus toujours au rendez-vous. Il ne nous restait que 9km, le trail n’avait pas paru trop long.

Nous n’avions plus qu’une petite colline à passer avant  de piquer sur Voiron. Nous étions super satisfait, pas de problèmes majeurs, les jambes tournaient bien, pas de douleurs gastriques pour Hubert. J’avais uniquement des ampoules aux pouces !!! eh oui les bâtons cela usent. Cette dernière montée se passe sans encombre en sentant l’arrivée proche .

Les derniers contrôleurs, nous disent que c’est bon, plus que 4km de descente. Nous sommes toujours sur le même rythme quand Hubert ne digère pas son dernier ravitaillement, un petit arrêt technique et nous repartons sur le même rythme mais nous nous perdons sur la route départementale. Un manque de lucidité et nous n’avons pas vu les balises alors que jusque là, tout c’était bien passé, le balisage était parfait. Après quelques hésitations et renseignements demandés aux automobilistes, nous somme arrivés à l’entrée de Voiron et en demandant notre chemin aux passants, nous avons franchi l’arrivée main dans la main en 8h34mn, le même temps qu’au trail de l’Ardéchois. Nous avons terminé 76éme sur 105 arrivants.  Le premier, Thierry FREMOND ayant mis 5h32mn.

Une nouvelle fois, nous avons tenu notre objectif « partir ensemble, arriver ensemble » mais cette fois sans se quitter de toute la course.

Après un passage à la douche, puis à la piscine pour moi et au massage pour Hubert, nous sommes allés nous restaurer, enfin pour moi, Hubert a dormi devant son plateau repas. Nous avons passé une super journée en ayant très bien gérés notre course, aucune douleur particulière. Une bonne journée de trail en somme.

 

     

 

 

Notre prochain épisode sera un peu plus conséquent,  le 29 juin nous participons au Grand duc (80km@4885m soit 129km trail), un temps entre 14 et 15h me semble un bon objectif sachant que le temps limite est cette année de 16h. ce sera notre dernière répétition ensemble avant notre objectif ultime.

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